L’éclosion du gamin des Yvelines
La révélation londonienne
Malgré d’excellentes performances à l’entraînement et durant les courts temps de jeu qui lui sont offerts en fin de match, il ne parvient pas à obtenir les faveurs de Ricardo et envisage de quitter le club. Ce qu’il fait dès le 14 février 1997 pour le club londonien d’Arsenal bien que le Milan AC et le Real Madrid semblaient très intéressés. Arsène Wenger l’a convaincu en lui promettant de lui donner sa chance au plus vite. Après s’être acclimater au jeu rugueux de la Premier League aux côtés de Denis Berkamp et Ian Wright (quatre match durant la deuxième moitié de saison 96/97), il devient à 19 ans un titulaire régulier de l’équipe après avoir ouvert son compteur but le 9 novembre 1997 contre le grand rival, Manchester United. En tout : 6 buts en 26 matches, un bilan qui lui ouvre les portes de l’équipe de France le 22 avril 1998 face à la Suède mais pas suffisant pour être sélectionné pour la Coupe du Monde. Il est victime de l’éclosion de deux autres prodiges : Thierry Henry et David Trézéguet.
La saison suivante marque un tournant dans la carrière de Nico. Il réalise une saison excellente tant avec son club (17 buts en 35 matches) qu’avec l’équipe de France. Tout le monde se souvient de son doublé contre les anglais dans l’antre de Wembley qui offre une victoire historique au onze tricolore. « On a trouvé notre Ronaldo » s’était exclamé Didier Deschamps. Même le Roi Pelé avait relevé le talent exceptionnel de ce jeune attaquant de 20 ans. Ce succès attise les passions qui s’exprimaient autour de lui mais aussi les critiques sur son caractère trempé. Lui, aime la tranquillité, veut joueur au football et voir ses amis, et ne supporte pas du tout l’acharnement des tabloïds et les critiques sur sa vie privée. Il décide donc de quitter l’Angleterre pour un autre pays qui le fait rêver depuis gamin et plus précisément pour le Real Madrid qui parvient à le faire signer en 1999 alors que tous les autres grands clubs européens étaient sur les rangs.
La pression de la planète Réal
Au Real, il découvre la pression du très haut niveau dès la conférence de presse qui suit la signature de son contrat : 200 journalistes attendent le quatrième français à porter maillot merengue, ce jeune prodige transféré pour 220 millions de francs, un montant record. La presse ne le lâche pas à partir de ce moment là et les mauvais résultats du club n’arrangent rien. Sur le terrain, l’ambiance n’est pas meilleure : rarement servi par ses présumés coéquipiers, il peine à retrouver son efficacité passée. Il faut dire qu’il n’a pas l’impression de faire parti d’un groupe. Raul et Morientes ne lui adresse jamais la parole.
S’en suit une blessure au ménisque qui le tient écarté des terrains durant près de deux mois. Il est pourtant titulaire lors contre le FC Barcelone à Bernabeu où il signe un brillant retour en inscrivant un but magnifique le 28 février 2000.
Malgré l’ovation de ce soir là, les choses ne s’arrangent pas pour Nico qui vit une fin de saison étrange : il est titulaire lors de la finale de la Ligue des Champions contre Valence au Stade de France (3-0 pour le Réal) et participe à la victoire des Bleus à l’Euro 2000 au Pays-Bas. Lassé de donner une image de superstar, cet enfant (beaucoup l’oublie durant cette période) qui ne veut que jouer au football sans pression autre que celle de la performance sur le terrain, décide de retourner dans le club de ses débuts. Il signe au PSG en 2000 pour 215 millions de francs et établit à cette occasion le record du plus gros transfert dans l’hexagone. Laurent Perpère, président du PSG, a payé cher son envie de rajeunir le club en ramenant l’icône de la réussite sportive et de la formation à la française. Comme d’habitude, il réalise de très bons matches mais se plaint encore de l’acharnement médiatique qui se poursuit malgré une coupe des confédérations remportée.
Un aller simple pour l’Angleterre
Il est alors prêté à Liverpool où il s’imposa très vite grâce à son style de jeu rapide et précis mais ne sera pas finalement acheté par le club anglais. Nico, qui n’est donc plus sur les tablettes de Liverpool et du PSG, doit alors trouver un nouveau club. C’est ainsi qu’à la surprise générale, il rejoint début 2002 le club de Manchester City tout juste promu en Premier League pour 20 millions d’euros. Sa première saison est une réussite (15 buts en championnat), il est un des grands artisans de l’obtention de la neuvième place. Un très bon résultat pour un promu. La deuxième saison est du même calibre (17 buts en championnat) mais est entachée par une brouille avec le sélectionneur des Bleus, Jacques Santini. Il passe alors pour le méchant garçon du football français à cause de ses propos très cru : « Je n’ai pas besoin de l’équipe de France. Qu’il s’agenouille devant moi, s’excuse d’abord, et après, je réfléchirai ». Il ratera la Coupe du Monde 2002 et le Championnat d’Europe 2004 malgré des excuses tardives.
En 2004, il poursuit son parcours de mercenaire du football et pose ses bagages en Turquie. Sous les couleurs de Fenerbahce, il participe activement à la bataille remportée pour le titre de champion de Turquie. Obligé de se reconvertir en ailier, Nico améliore son jeu, sa technique et diversifie son style de jeu. Il devient un attaquant polyvalent, moins buteurs mais plus passeurs, qui participe avec réussite au travail défensif. Raymond Domenech ne s’y trompe pas et le rappelle en équipe de France pour les matches amicaux face au Costa Rica et à l’Allemagne en novembre. Il signe un but sur les terres de ses parents pour son retour en bleu. Malheureusement, bien que pressenti pour jouer la Coupe du Monde en Allemagne, il ne sera pas sélectionné même après le forfait de Djibril Cissé remplacé par Sidney Govou. Encore un rendez-vous manqué pour le gamin de Trappes qui, nous l’espérons, conjurera le sort l’été prochain en Autriche et en Suisse pour le Championnat d’Europe des Nations.
Nico entame actuellement sa deuxième saison à Bolton où il a signé début 2006 pour 4 ans. Son entraîneur, Sam Allardyce, ne tarit pas d’éloges sur lui : « Nicolas est né pour marquer des buts et son talent va beaucoup nous apporter ». Il peut compter sur lui, il est comme ça Nico : sur un terrain il se donne à fond. Rapide, vif, technique, altruiste. Il est l’arme ultime, le cauchemar des défenses. Imprévisible diront certains, trop sûr de lui diront d’autres. Oui, il l’est ! Mais sur le terrain ce ne sont que des qualités qui font de lui le grand attaquant qu’il est vraiment.
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Publié sur PassionPSG.com
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